La crise économique est loin d’être terminée, et la faillite bancaire toujours une possibilité, malgré nos politiques qui se veulent rassurants, c’est leur métier, comment le leur reprocher ? La crise financière touche tous les états, et il n’y a pas que la Grèce qui soit en grande difficulté. La garantie des dépôts sera-t-elle toujours assurée en cas de faillite des banques européennes ? Pas si certain.
En ce moment, c’est l’Italie qui fait l’actualité, mais si le Royaume-Uni sort de l’union européenne après leur référendum, c’est une cascade de défections qui s’annonce.
La nouvelle union bancaire
Son but est d’éviter que le secteur ne s’écroule si la crise financière venait à de nouveau passer par là. Au final, c’est le contribuable qui devrait ne pas être obligé de mettre la main à la poche, puisque les milliards de secours ne viendraient pas de l’argent public.
L’idée est donc de profiter des erreurs du passé, faites pendant la dernière crise de l’euro, et de ne pas les renouveler. Les milliards de renflouement restent encore dans la gorge de ceux qui sont imposés.
Les clients visés ?
Ce nouveau mécanisme fait que ce ne sont pas les états qui paieront si une banque devait être en faillite, mais les actionnaires et les clients. A partir de 100 000 euros sur son compte, la banque pourra en prendre un pourcentage, sans le consentement du propriétaire. L’essai a été récemment transformé à Chypre, ou 10% des dépôts avait ainsi été ponctionné.
Rappelons quand même qu’il n’y a rien de nouveau à cela, la garantie des dépôts bancaires ne s’appliquant pas au dessus de cette somme. Pour ne pas se retrouver piégé, mieux vaut donc avoir plusieurs banques. A ce dispositif est ajouté un fonds d’aide, dont l’argent vient des banques elles-même.
Une bonne nouvelle pour les épargnants ?
Quand on met son argent à la banque, c’est en principe pour le mettre en sécurité. Mais si celle-ci devient insolvable, va-t-on récupérer ses sous ? Jusqu’à cent mille euros, pas de problèmes (200000 pour un compte commun), au dessus, c’est à voir (et 70000 pour les actions et les Sicav si les titres disparaissent, même chose pour l’assurance vie).
Mais cette somme « plafond » est quand même plus élevée que les soixante dix mille en vigueur en 2008. L’état a intérêt à fixer cette limite assez haute, pour ne pas voir les épargnants vider leurs comptes au moindre signe de panique. Mais si jusqu’à maintenant, il a garanti la continuité du système, pourra t-il continuer à le faire si tout se casse à nouveau la figure ?
Car cet engagement repose sur une volonté affirmée, et non pas sur un texte de loi. A partir de là, tout peut arriver, sauf pour le livret A et le LDD qui ne seraient pas impactés par une telle mesure.
Tout le monde bénéficie de cette garantie limitée des dépôts et de l’épargne
Qu’il s’agissent des entreprises ou des particuliers, mais aussi les associations, par client et par établissement. Répartir ses avoirs est donc une façon de multiplier ces sommes et de se couvrir un peu plus.
Attention toutefois : 100% des banques ne bénéficient pas de la garantie. Pour cela, il faut qu’elles y adhèrent, mais toutes les grandes banques l’ont fait. Ce n’est pas le cas de certaines petites banques étrangères par exemple.
Faut-il s’inquiéter ?
Les banques ont l’air solides, comme ça, vu de l’extérieur, mais tant qu’elles continueront à spéculer, elles risquent de se prendre les pieds dans le tapis. Tout ne va pas s’écrouler demain, mais il faut pouvoir les contrôler mieux que cela, car pour le moment, il y a un côté obscure de la force que personne ne maîtrise.
Il ne faut donc pas avoir peur de la ruine, et mettre ses économies sous son matelas, du moins pas encore. En revanche, tout cela doit être surveillé de très près.
Le contribuable par contre, peut se reposer sur ses deux oreilles, il n’est plus en première ligne. Toutefois, en dernier recours, l’état a encore la possibilité d’intervenir et de mettre, une nouvelle fois, la main à la poche.
Que faut-il faire ?
La solution ? Que toutes arrêtent de spéculer avec un argent qui appartient à leurs clients. Rappelons quand même que François Hollande avait dans l’idée de séparer en deux les banques, d’un côté les dépôts, et de l’autre les investissements.
Mais ces belles paroles ont du faire face aux lobbies bancaires, de loin les plus forts, hélas, trois fois hélas. Ce qui est triste en revanche, c’est d’avoir fait croire des choses qui n’étaient réalisables dans la réalité, en tout cas jusqu’à maintenant.
L’Italie est loin de crier victoire
Car elle peut être le prochain pays touché par une crise bancaire majeure en Europe. Il n’y a qu’à voir les difficultés que rencontrent actuellement la BMPS, La Monte dei Paschi di Siena, même si cela ne date pas d’hier, elle n’a pas résisté aux tests de la BCE en 2014.
Son titre a même été suspendu à la bourse de Milan, celui-ci dévissant à la vitesse grand V. Les suspensions temporaires permettent de freiner la chute, mais cet artifice ne dure qu’un temps.
Dans son sillage tourmenté, les autres banques plongent aussi, et leur capitalisation avec. Ce sont les créances dites « douteuses » qui sont mises en cause, et les différentes augmentations de capitaux qui se sont succédés l’ont fragilisé.
C’est donc tout le système bancaire italien qui souffre, et avec lui l’économie puisque les projets rencontrent plus de difficultés à se faire financer. L’organisation bancaire italienne rend tout cela difficile à redresser, avec la multiplication des petites banques, plus de 700 dans le pays.
Les risques à venir pour l’Italie
La commission européenne tente de rassurer les foules en affirmant qu’on est loin d’une crise bancaire en Italie. Des paroles c’est bien, mais des actes, c’est mieux. Car beaucoup pensent que le marché a toujours raison. En l’occurrence, les titres qui dévissent, c’est qu’il y a de bonnes raisons. Et cela pourrait continuer tant que le secteur ne sera pas consolidé.
Car il reste beaucoup de créances douteuses, avec des prêts qui ne rapportent pas, comme cela a pu être le cas en Grèce récemment. Et tous ces crédits à risques fragilisent les fondations de ces établissements. Pour mettre de l’ordre dans tout cela, il faudrait que les petites banque se regroupent et deviennent de grands groupes, comme en France.
Royaume-Uni : l’inquiétude du Brexit (la sortie britannique)
L’Europe n’avait pas besoin de ce référendum à venir. Quels risques en cas de sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne ?
Car c’est finalement la menace la plus importante, bien plus encore que le cours du pétrole. Il faut donc espérer que celui-ci n’ait pas lieu, car en cas de oui à la sortie, c’est le premier partenaire économique de la zone euro qui ferait ses valises et les accords commerciaux en vigueur jusqu’à maintenant avec.
Il n’y a qu’à ce qui se passe à la City : personne ne veut quitter l’UE. Même Goldman Sachs s’y met en menaçant d’aller s’installer ailleurs. La banque s’investie activement pour que le non l’emporte au référendum. Pour les milieux d’affaires, sortir de l’union n’aurait rien de bon.
Et ce que redoute l’Europe ?
C’est l’effet domino d’une telle sortie, incitant d’autres pays à faire de même, faisant s’écrouler le château de cartes. Surveillons donc les tractations en coulisse pour que le oui à l’Europe l’emporte largement (ce qui est, pour l’instant, loin d’être gagné). Mais le premier ministre britannique a les fesses entre deux chaises, et il doit ménager la chèvre et le chou.
Il cherche des compromis, mais la partie de poker pourrait faire de sérieux dégâts, car il y a beaucoup d’euro-sceptiques en Grande-Bretagne. Pourtant, celle-ci n’aurait rien a gagné à quitter l’union, qui lui profite économiquement.
Le jeu des chaises musicales des banques en crise est revenu à la mode, et il n’a pas fallu attendre très longtemps pour cela. Car à part renflouer les caisses, pas grand chose n’a été fait pour éviter que les erreurs du passé ne se reproduisent.